Couleur : noir.
Consigne : nouvelle épreuve, problème avec un proche.
- La clé ! Je sais c’est de quoi !
- Comment Maria ? Que dites-vous ?
- C’est Monsieur Pierre… Un jour, il m’a demandé à entrer chez vous pour faire une surprise. La clé cachée, c’est lui.
- Et le message du miroir ?
- C’est Monsieur Pierre aussi. Il m’a dit de faire semblant de le trouver.
- Pourquoi ces mystères ?
- La clé ! C’est le coffre de l’entrée…
- Quel coffre ? Je ne comprends rien.
- La statue est sur un coffre et vous avez la clé…
Dans le hall du rez-de-chaussée, Tomoe suit Maria vers l’arrière du socle de la statue. Elle découvre une porte de coffre-fort. La clé entre parfaitement dans la serrure. Elle introduit par le disque de combinaison, les chiffres attachés à la clé, …
Dans le coffre, un grand chat égyptien en onyx noir la regarde de ses yeux aveugles ! Il n’y a rien d’autre…
Quel jeu Pierre joue-t-il ?
Elle a beau épier tous les mouvements sur le palier commun, son voisin s’évertue à l’éviter à nouveau…
Quelques semaines plus tard, elle revient vers son logement après une journée de traduction à la Communauté. La concierge se précipite vers elle :
- Madame Tomoe, Madame Tomoe ! La police est là ! Dans votre appartement ! Quel malheur ! C’est la faute à Tomek !
La porte de l’appartement est grande ouverte sur le palier. Des policiers en interdisent l’accès. Après avoir présenté ses papiers, Tomoe peut entrer et caresser, c’est une nouvelle habitude, la tête du chat égyptien qui trône sur la console, sous le miroir vénitien.
Elle entend les échanges entre les enquêteurs :
- L’appartement est clean ! Rien de spécial !
- Il y avait quand même ceci dans une cache de l’armoire de la chambre du jeune…
- Ce n’est que du shit ! Rien d’autre ? Bizarre !
- Rien !
- On plie ! Retour au commissariat, avec le gosse ! Madame No Kanetô, excusez du dérangement. On a un peu tout retourné mais rien n’est cassé…
La dizaine de policiers se retire en emmenant Tomek qui jette un regard désolé vers Tomoe pas vraiment inquiétée par les enquêteurs, pour l’instant du moins…
Maria pleure et Tomoe la prend dans ses bras.
- Ils disent que Tomek vend de l’héroïne à l’Institut Technique…
- Maria, ce n’est pas possible ! Il fumait encore un peu mais je ne le vois pas dealer de la drogue dure, c’est invraisemblable.
- Oui mais ses anciens copains, les crapules qui viennent de Saint-Gilles, sont de nouveau dans le quartier.
- Il n’a jamais fait partie de cette bande…
- La police a dit qu’ils l’ont forcé à vendre à ses camarades à la récréation…
- Je ne peux pas le croire, c’est impossible, pas Tomek !
Ameuté par le ramdam, Pierre ouvre sa porte et se précipite vers Tomoe. Maria se retire en reniflant bruyamment.
- Ouf, ils n’ont pas touché au chat !
- C’est bien le moment de penser à ça, Pierre ! Puisque tu daignes te montrer, dis-moi enfin à quoi rime cette histoire de message sur ce vieux papier et ce chat ?
- Un autre jour ! Je suis en retard pour mes consultations…
- NON ! Je veux savoir ! Maintenant ! Ou tu peux reprendre ton chat et le bazarder avec la statue du hall ! Un baiser ! Ce message est un peu gros, tu ne trouves pas ? Tu m’as habituée à plus de finesse !
Pierre, qui traîne sa mallette médicale, contourne Tomoe et se rue dans l’escalier.
- C’est ça, fuis ! Bravo Pierre ! Ton chat va suivre le même chemin, la poubelle !
Pierre se retourne, remonte et implore Tomoe de n’en rien faire.
- Garde bien le chat ! Je t’expliquerai tout à mon retour, promis juré !
- Je n’en peux plus, Pierre ! Je suis débordée de travail. Je n’ai plus l’occasion de voir mes amis. Je ne comprends pas ton attitude, cela me désespère. Cette histoire de message et de clé m’a torturée et maintenant Tomek est embarqué dans je ne sais quelle histoire… Pierre, je n’en peux plus, je n’en peux plus !
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709 mots !
Bonjour Jan,
RépondreSupprimerTomek fume un peu d’herbe. Oui, et alors ? Quels élément probants la police détient-elle pour arrêté Tomek…quelques grammes de shit ? Mais peut-être n’est-ce réellement que pour une audition qu’il a été prié de suivre la police ? Et puis, « les crapules de Saint-Gilles », on peut supposer qu’ils ont été interrogés auparavant si pas arrêtés puisqu’ils ont avoué avoir forcé Tomek à vendre de la drogue « dure » à ses camarades d’école. Par quels moyens l’ont-ils forcé ?
Mais ce n’est pas la seule question de ce beau suspens. C’est quoi cette habitude, ce TOC, de caresser la tête de ce chat auquel il semble particulièrement attaché, situé sous le miroir vénitien ? (ouf ! ils n’ont pas touché au chat !). Quid aussi du mystère du message « un peu gros », Tomoe est habituée à plus de finesse semble -t-il.
Encore bravo pour tes dialogues toujours bien construits et pour les énigmes : les solutions sont pour dans 1400 mots.
Cordialement, Christian
Et bien et bien Jan, c'est du propre ! Nous voilà dans la drogue maintenant! "Je me demande" où tu as été chercher cette idée de drogue à Anderlecht...Pardon, à Saint-Gilles! ha, les "stroches" de Bruxelles...
RépondreSupprimerBref, bien joué! Notamment et surtout vu le suspens, vu le rebondissement qui va du du coffre à la clé, de la clé à la police, de la police à la drogue, tout cela sous fond de chat noir...Et de passion! Enfin, je me demande quand même si Pierre aime tant que cela Tomoe. Franchement, hein? Et si c'était pour y introduire je ne sais quoi chez elle, sans lui demander son avis? Non mais, nom d'un petit spaghetti...
Très agréable
Cordialement
Patrick
Bonjour Jan,
RépondreSupprimerJe ne me rappelais pas que Tomoe avait rapporté un chat de son voyage en Egypte avec Pierre. Quoi qu'il en soit, le fait qu'elle caresse ce souvenir me laisse penser qu'elle ne repoussera peut-être pas toujours Pierre.
J'ai peine à croire que Tomek soit un vrai dealer, le gamin m'est toujours apparu comme assez sympathique et courageux, élevé par une mère simple mais qui tient à lui faire obtenir un diplôme.
Je me demande quel mystère se cache dans le chat égyptien. Ouf, ils n'ont pas touché au chat... La réponse à toutes les questions serait là ? Mais alors, qui est Pierre ???
Curieuse de trouver avec toi la clef... du mystère !
Marie-Claire
Bonjour Jan,
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire ; je devrai corriger car j'ai confondu batterie et chargeur.
Comme souvent, tes nombreux dialogues rendent ton texte très vivant et visuel ; on voit l'action en train de se dérouler.
Tu nous a torturé, tout comme Tomoe, avec le message et la clé. On reçoit tout à coup des réponses à nos questions ; leur simplicité apparente surprend. Le mystère s'éclaircit mais pas tout à fait et je me demande ce que Pierre cache dans ce chat égyptien qui passe du coffre-fort sous "le baiser" à la console sous le miroir. Est-ce que Pierre est le dealer recherché ? Est-ce un imposteur ? Est-ce qu'il soigne et vend de la poudre préparée avec la corne de rhinocéros broyée pour ses effets thérapeutiques, avérés ou non, sur la fièvre, les maladies cardio-vasculaires, comme anticancéreux ou aphrodisiaque ?
Tu nous tiens en halène et tu feras sans doute durer le plaisir jusqu'au dernier chapitre. Je ne demande pas mieux. Gisèle
BONJOUR Jan,
RépondreSupprimerJe vois que l'on peut faire confiance à Maria au niveau des clefs!
Bonne idée le rôle que tu attribues à Pierre. Je me demande qui est exactement le docteur Pierre à quoi joue t'il?
Tomek est mal embarqué il y'a une version officiel mais peut-être qu'il y'en a une autres? Maria est probablement aussi dans l'inconfort dans cette situation particulière? Ah l'Egypte et le chat ça promet.
Est-ce que Pierre va profiter de la situation pour se venger de Tomek où va t'il faire un geste pour l'aider.
Je me demande si docteur Pierre n'a pas une double vie?
Que de mystère. J'adore.
Merci.
Bon dimanche
Bonjour Jan,
RépondreSupprimerLa situation est dramatique, le suspense à son comble. Mis à part le miroir, tu rassembles tous les éléments dans une action qui contribue à pourrir la vie de Tomoe.
Pierre s’entoure – et l’entoure – de mystères et refuse de s’expliquer.
Tomek est emmené par la police. Victime d’une dénonciation ? Justifiée ou non ? Dénoncé par qui ? Par Pierre ?
Et Tomoe ? Sera-t-elle soupçonnée de complicité ?
Seule Maria reste vraiment fiable, mais elle est aussi mal embarquée avec les soupçons qui pèsent sur son fils
Quant à l’écriture, comme d’hab, elle est plaisante, les dialogues sonnent juste, pas de temps mort, pas de digressions inutiles.
Comme tes autres lecteurs, j’attends avec impatience la suite qui, sous le signe du rouge, verra un être aimé venir au secours de Tomoe.
Bon travail,
Liliane
Bonjour Jan,
RépondreSupprimerEt bravo ! Cet épisode est plein de rebondissements et de surprises. Tu as l'art d'accrocher ton lecteur.
Je me demande si Tomek n'a pas été harcelé par cette bande de jeunes délinquants. Peut-être a-t-il cédé par peur de représailles contre sa mère ; une concierge est en contact avec beaucoup de monde et est assez accessible.
Et puis il y a ces mystères autour de Pierre. Que cherche-t-il ? S'il veut éveiller la curiosité et l'intérêt de Tomoe, ne risque-t-il pas de contribuer à son effondrement, à son burn-out ? Ton héroïne va-t-elle tenir le coup ?
C'est ce qua la suite va nous révéler. Je l'attends impatiemment.
Amicalement,
José
Bonjour Jan,
RépondreSupprimerTon texte 4 est un bel équilibre entre contemplation et tension psychologique. On alterne entre des descriptions ( balade dans le parc, décor du hall) et pensées de Tomoe..
La discussion avec Pierre montre une certaine froideur entre eux.
Pierre, d'un ton condescendant et cynique, remet en question le logement et les finances de Tomoe. Mais de quel droit? Ont-ils eu un passé commun ? Des sentiments refoulés?
Et ce baiser furtif?
Géniale, l'idée de la statue de Rodin ! Elle est là dans un but bien précis: rappeler l'amour figé dans la pierre, l'amour passé ou inabouti.
Et cette clé qui fascine et angoisse Tomoe continue d'entretenir le suspense !
Les commentaires de Maria sont suaves de par son langage, ses réflexions. De la spontanéité dans toute sa splendeur!
Jan, la réussite de ton texte, je sais c'est de quoi! 😉👍
Manque la signature: Colette
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