Couleur : bleu
Consignes : un personnage qui conseille et un objet souvenir…
- Madame Tomoe, madame Tomoe !
- Oui Maria. Qu’il y a-t-il ?
- Merci d’avoir accueilli Tomek hier soir mais ce n’est pas lui rendre service. Il en prend l’habitude chaque fois que je le dispute…
- Ça ne me dérange pas. Rassurez-vous, je lui demande toujours de réfléchir à la chamaillerie…
- C’est quand-même pas lui rendre service !
- Compris, Maria ! J’y ferai attention la prochaine fois. Je travaille jusqu’à treize heures aujourd’hui. Vous avez le temps de passer deux heures cet après-midi, si ça vous arrange, bien sûr. Je voudrais qu’on nettoie mon nouveau miroir. Il y aura du travail parce qu’on devra le démonter en partie…
La séance plénière du conseil de l’Europe s’est bien terminée vers treize heures pour céder la place aux vingt-quatre heures de rencontres bilatérales bien plus importantes entre les chefs d’états présents.
Tomoe est rentrée chez elle après être passée par le centre de relaxation proche de son domicile. Détendue, elle décroche le miroir avec l’aide de Maria. Posé sur la table de la cuisine, il paraît plus grand mais plus fragile aussi.
Les deux femmes s’attellent à défaire les attaches rouillées qui réunissent les différents petits miroirs qui entourent le miroir central. Ensuite, elles se préparent à laver chacune des facettes à l’eau chaude quand Maria s’écrie…
- Qu’est-ce que c’est ça ?
- Qu’avez-vous trouvé, Maria ?
- Ça !
Maria tend un petit carré de papier densément replié qui empêchait un pareclose de trembloter…
- C’est vieux, on dirait !
- Montrez !
Tomoe se saisit de ce qui servait de petite calle, l’observe attentivement puis décide de ne pas tenter de le déplier vu son ancienneté et son apparente fragilité.
- Il y a des gribouillis dessus… Je connais à Redu un libraire qui revend de vieux livres. Il saura mieux que nous comment le déplier sans que cela ne tombe en poussière. Je lui téléphone tout de suite…
Redu, une semaine plus tard…
- Alors, Maxime, qu’est-ce que c’est ?
- Patience ! Je dois d’abord le réhydrater pour le déplier…
- Je suis folle de curiosité. Je savais que ce miroir devait me revenir. Je suis certaine que ce bout de papier m’est destiné !
- Le fantastique, la magie, l’extraordinaire, n’existent que dans les livres, ma chère Tomoe !
- Pour une fois, je crois que vous vous trompez, Maxime ! Ce n’est pas l’avis de mon voisin médecin. Pierre ne jure que par les mystères du cerveau, des instincts, de la préscience, des rêves…
- Et c’est un scientifique ? Moi, je ne crois que ce que je vois ! Tentons de déplier ce délicat petit trésor, s’il se laisse faire…
De retour à Bruxelles, Tomoe étudie attentivement ce qui semble être un plan, une carte dessinée à l’encre brunie sur un carré de papier ancien, probablement du dix-huitième siècle, selon Maxime. Cela ne correspond à rien de connu pour la propriétaire du miroir rutilant remonté et raccroché.
Des photocopies de la carte mystère ont été distribuées à certains de ses collègues avec pour mission de la décrypter. Personne n’a pu lui donner de réponse satisfaisante. Chose curieuse, un emplacement du plan est indiqué par une croix ansée égyptienne.
C’est finalement Tomek qui, jetant un regard distrait sur une copie traînant sur le buffet de l’entrée de l’appartement de Tomoe, s’aperçoit que le dessin un peu flou ressemble, en fait, au plan de l’appartement où ils se trouvent… Au grand étonnement de Tomoe, Tomek a raison ! C’est évident maintenant ! Certes, le dessin est plutôt approximatif mais c’est bien le plan de l’appartement !
Il faut à présent trouver l’endroit indiqué par l’ankh et pourquoi il est marqué…
Très vite avec l’aide de Tomek, le lieu est découvert. Il s’agit de la cuisine. Vidée et fouillée méticuleusement, Tomoe y découvre dans l’armoire qui supporte l’évier de marbre une petite clé, étonnamment contemporaine, attachée à une plaquette affichant un nombre de quatre chiffres !
Perplexe, Tomoe reste assise par terre et observe, dubitative, l’objet incontestablement moderne trouvé grâce à une carte incontestablement ancienne livrée par un miroir tout aussi ancien trouvé par hasard chez un brocanteur qu’elle ne fréquente jamais…
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