jeudi 27 mars 2025

Chapitre 6

 

Couleur : rouge.

Consigne : aide d’un être aimé.

 

-         Une soirée spaghettis, il y avait longtemps…

-         Pierre, je ne suis pas d’humeur à rire.  Je ne sais plus quoi penser.  C’est incompréhensible !  Tomek arrêté !  Maria est dans tous ses états !  Moi ?  Je suis fatiguée, débordée.  J’ai une mine affreuse.  Je ne sors presque plus, c’est Maria qui fait mes courses.  Je n’ose plus me regarder dans le miroir, j’y vois une vieille femme aux yeux cousus !  Sans compter ce sang, ce souvenir d’enfance qui me hante à nouveau comme à chaque fois que je me sens mal…  Je n’en peux plus !  Marre !

-         Quel souvenir d’enfance ?  Tu n’en as jamais parlé !

-         A-t-on jamais vraiment parlé ensemble ?

-         Tu déprimes réellement !  Je vais te donner quelque chose … 

 

Après le repas, Pierre revient avec une prescription.  Tomoe ouvre une deuxième bouteille de Saint Amour.  L’ambiance prélude aux confidences et les tensions se sont quelque peu dissipées…

 

Pierre déclare une fois de plus ses sentiments et Tomoe avoue enfin sa crainte d’une relation avec un homme.  Avec beaucoup de réticence, elle révèle avoir été violée digitalement par son demi-frère ainé quand elle n’avait que six ans…

-         Situation banale, n’est-ce pas ?  Je ne suis pas la première à avoir subi cela pendant des mois, tu comprends ?  Mon père et sa deuxième femme, m’ont bourrée, assommée de médocs pour que je me taise.  J’ose même penser que c’était pour que rien ne change…

-         Comment puis-je t’aider, Tomoe ?

-         Certainement pas en me bourrant de tes trucs mais en me disant ce qui se passe réellement !  Maria va t’accuser de podophilie, comme elle dit…

-         Pédophilie !

-         Je sais, merci !  Elle voit que Tomek n’a toujours pas de petite amie à son âge, qu’il allait chez toi toutes les nuits et qu’ensuite vous ressortiez ensemble plusieurs heures…  Est-ce vrai ?  Pourquoi ? Que tramiez-vous ?

 

Confondu, Pierre avoue avoir parfois dealé de l’héroïne à certains de ses patients en phase terminale…

Au vu de l’argent si aisément gagné, il a développé, avec l’aide de Tomek, ce qui n’était au départ qu’un simple service rendu à des malades !

L’héroïne était cachée dans le chat en onyx noir. Il fallait le tapir hors de son appartement ou de son cabinet, pour le cas où il y aurait une descente des stups chez lui !  Le rôle de Tomek ?  Il était sur place pour pouvoir alimenter le chat à l’insu de Tomoe et lui reprendre ce qui était nécessaire à leur petit commerce nocturne.  La bande des voyous de Saint-Gilles ?  Ce ne sont pas eux qui tenaient Tomek mais bien Pierre et Tomek qui les utilisaient pour les reventes près des écoles!

Quand Tomek ne pouvait prendre dans le chat ce qu’il leur fallait pour la nuit, c’est Pierre lui-même qui s’en chargeait en l’absence de Tomoe, à l’aide du passepartout fait quand Maria lui a permis de cacher la clé du coffre dans la cuisine…

-         Tu m’as roulée !  Tous ces mystères !  Pourquoi ne pas m’avoir simplement offert ce chat, en me cachant sa fonction évidemment ?

-         Trop simple !  Tu n’aurais jamais accepté de cacher l’héroïne chez toi et puis, je voulais t’étonner…

-         Ah, tu as réussi au delà de tes espérances, crois-moi !  Tomek arrêté, pourquoi ?

-         Des parents d’élèves ont porté plainte et un petit con de la bande Saint-Gilloise n’a pu tenir sa langue.  Si Tomek parvenait à ne rien révéler, les flics ne pouvaient remonter jusqu’à moi !  S’il parlait, j’aurais dit qu’il avait découvert que j’aidais certaines personnes et menaçait de me dénoncer pour ces services rendus à des patients âgés !

-         Espèce de manipulateur ! 

-         C’était sa parole contre la mienne et comme il était déjà fiché pour quelques larcins…  Moi, j’avais simplement voulu soulager quelques patients et Tomek m’a obligé de le fournir pour son trafic…

-         Tu es encore plus monstrueux que ce que je pensais !  Sors d’ici et emporte ce foutu chat avant que je ne téléphone moi-même à la police !

Et dégage cette statue ridicule de l’entrée !

 

697  mots !

mardi 4 mars 2025

chapitre 5

 Couleur : noir.

Consigne : nouvelle épreuve,  problème avec un proche.

 

-         La clé !  Je sais c’est de quoi !

-         Comment Maria ?  Que dites-vous ?

-         C’est Monsieur Pierre…  Un jour, il m’a demandé à entrer chez vous pour faire une surprise.  La clé cachée, c’est lui.

-         Et le message du miroir ?

-         C’est Monsieur Pierre aussi.  Il m’a dit de faire semblant de le trouver.

-         Pourquoi ces mystères ?

-         La clé !  C’est le coffre de l’entrée…

-         Quel coffre ?  Je ne comprends rien.

-         La statue est sur un coffre et vous avez la clé…

 

Dans le hall du rez-de-chaussée, Tomoe suit Maria vers l’arrière du socle de la statue.  Elle découvre une porte de coffre-fort.  La clé entre parfaitement dans la serrure.  Elle introduit par le disque de combinaison, les chiffres attachés à la clé, …

Dans le coffre, un grand chat égyptien en onyx noir la regarde de ses yeux aveugles !  Il n’y a rien d’autre…

Quel jeu Pierre joue-t-il ?

Elle a beau épier tous les mouvements sur le palier commun, son voisin s’évertue à l’éviter à nouveau…

 

Quelques semaines plus tard, elle revient vers son logement après une journée de traduction à la Communauté.  La concierge se précipite vers elle :

-         Madame Tomoe, Madame Tomoe !  La police est là !  Dans votre appartement !  Quel malheur !  C’est la faute à Tomek !

 

La porte de l’appartement est grande ouverte sur le palier. Des policiers en interdisent l’accès.  Après avoir présenté ses papiers, Tomoe peut entrer et caresser, c’est une nouvelle habitude, la tête du chat égyptien qui trône sur la console, sous le miroir vénitien.  

Elle entend les échanges entre les enquêteurs :

-         L’appartement est clean !  Rien de spécial !

-         Il y avait quand même ceci dans une cache de l’armoire de la chambre du jeune…

-         Ce n’est que du shit !  Rien d’autre ?  Bizarre !

-         Rien !

-         On plie !  Retour au commissariat, avec le gosse !  Madame No Kanetô, excusez du dérangement.  On a un peu tout retourné mais rien n’est cassé…

 

La dizaine de policiers se retire en emmenant Tomek qui jette un regard désolé vers Tomoe pas vraiment inquiétée par les enquêteurs, pour l’instant du moins… 

Maria pleure et Tomoe la prend dans ses bras.

-         Ils disent que Tomek vend de l’héroïne à l’Institut Technique…

-         Maria, ce n’est pas possible !  Il fumait encore un peu mais je ne le vois pas dealer de la drogue dure, c’est invraisemblable.

-         Oui mais ses anciens copains, les crapules qui viennent de Saint-Gilles, sont de nouveau dans le quartier.

-         Il n’a jamais fait partie de cette bande…

-         La police a dit qu’ils l’ont forcé à vendre à ses camarades à la récréation…

-         Je ne peux pas le croire, c’est impossible, pas Tomek !

 

Ameuté par le ramdam, Pierre ouvre sa porte et se précipite vers Tomoe.  Maria se retire en reniflant bruyamment.

-         Ouf, ils n’ont pas touché au chat !

-         C’est bien le moment de penser à ça, Pierre !  Puisque tu daignes te montrer, dis-moi enfin à quoi rime cette histoire de message sur ce vieux papier et ce chat ?

-         Un autre jour !  Je suis en retard pour mes consultations…

-         NON !  Je veux savoir !  Maintenant !  Ou tu peux reprendre ton chat et le bazarder avec la statue du hall !  Un baiser !  Ce message est un peu gros, tu ne trouves pas ?  Tu m’as habituée à plus de finesse !

 

Pierre, qui traîne sa mallette médicale, contourne Tomoe et se rue dans l’escalier.

-         C’est ça, fuis !  Bravo Pierre !  Ton chat va suivre le même chemin, la poubelle !

Pierre se retourne, remonte et implore Tomoe de n’en rien faire.

-         Garde bien le chat !  Je t’expliquerai tout à mon retour, promis juré !

-         Je n’en peux plus, Pierre !  Je suis débordée de travail.  Je n’ai plus l’occasion de voir mes amis.  Je ne comprends pas ton attitude, cela me désespère.  Cette histoire de message et de clé m’a torturée et maintenant Tomek est embarqué dans je ne sais quelle histoire…  Pierre, je n’en peux plus, je n’en peux plus !

 

709  mots !

Texte final

  Le dernier regard…     Prologue   Il fait froid.   La nuit est déjà bien avancée.   La mare étale, pareille à un miroir, reflè...